dimanche 8 novembre 2009

SENTIMENTS D`OUTREMER -POÈME EN IMAGES-


Cayenne,

un regard de velours

...


Marie Galante,

des battements de coeur rapides

...


Mayotte,

une pluie de soupirs profonds

...


Ouvéa,

un frôlement de mains tièdes

...


La Réunion,

un clin d´oeil éternel

...


Marigot,

des baisers doux sur les joues

...


Tahiti,

un instant sans mots

...


Huahine,

un vent de rires émus

...


Mooréa,

une larme de joie

...


Hiva-Oa,

un long baiser sur la bouche

...


Bora-Bora,

les caresses du bonheur des amoureux
qui on vécu depuis toujours sur la terre



Vercin

dimanche 1 novembre 2009

CARTE POSTALE POUR LE HONDURAS


I
Hermano que hoy resistes a la traición.
Mon frère, tu résistes à la trahison aujourd`hui
Hermana que esta noche enciendes en la barricada una hoguera
y a falta de justicia, alumbra tu rabia.

Ma soeur, tu fais un feu dans les barricades le soir,
faute de justice, il allume ta colère.
Campesina, campesino...hijos del pueblo hondureño,
madres de los nuevos Lempiras...
Paysanne, paysan...des enfants du peuple hondurien,
des mères des nouveaux Lempiras...
obreros de las futuras restauraciones...Desde
este rincón de América también se alzan puños en tu nombre.
des ouvriers des restaurations à venir...
Depuis ce coin de l`Amérique on lève aussi les poings pour vos défendre.
Te conozco y me conoces
Je te connais et tu me connais
Tú que te apellidas compatriota, tú que ahora te llamas dignidad.
Ton nom c`est compatriote et maintenant ton prénom c`est dignité.
En esta ciudad lejana se enciende un fuego por tu causa.
Dans cette ville lointaine on allume du feu pour défendre ta cause.
No hay poesía sin tu causa.
Il n`y a pas de poésie sans défendre ta cause.
Hermano de Honduras, hermana de Tegucigalpa
Mon frère de Honduras, ma soeur de Tegucigalpa
Allá, del otro lado del instante sin más luz que el llamado de la tierra,
sin más luz que el ruido de la historia, sin más derechos que la desobediencia.
Là-bas, de l`autre côté de l`instant, tu n`as que la lumière
de l`appel de la terre, tu n`as que la voix du bruit de l`histoire,
tu n`as que les droits de la désobéissance.
Con los viejos arcos de la Selva, con la invencible razón de los sin nada,
con la verdad por arma. ¡El pueblo vencerá!
Par les vieux arcs de la Forêt, par l`invincible raison de ceux
qui manquent de tout, par la vérité comme arme. Le peuple obtiendra la victoire!

II
Desde el envés de tu pelea todos los poetas del mundo disparan su palabra eterna,
contra el injusta de hoy y de mañana.

Depuis l`envers de ton combat tous les poètes du monde jetent leur parole
éternelle contre celui qui est inique aujourd`hui et demain.
Recibe pueblo heroico este temblor enfurecido...pasos de este ejército de voces:
viento de los cinco continentes, brazo indomable de la gesta.

Reçois, peuple héroïque, ce frisson colérique...des pas de cette armée de voix:
du vent des cinq continents, le bras indomptable de la geste.
De África, del Asia...voces europeas, canción americana, llamado del maya,
grito de Oceanía y Guaraní.

De l`Afrique, de l`Asie...des voix européennes, une chanson américaine,
l`appel du maya, des cris de l`Océanie et des Guaranis.
Himno de los yekuanas. Temblor de ruido ancestro. Palabra del mar arado. del Padre Nuestro, libertario.
Hymne des Yekouanas. Tremblement de bruit ancestral. Parole de la mer labourée. De Notre Père au Ciel, libérateur.
Hermano de las trincheras de Tegucigalpa,
hermana de la resistencia Lenca...

Mon frère des barricades de Tegucigalpa,
ma soeur de la résistance Lenca...
los poetas del mundo escriben tu sangre...
les poètes du monde écrivent ton sang...
Sangre restauradora, sangre de los imprescindibles...
Du sang restaurateur, du sang des gens dont on a besoin...
Sangre erguida y nuestra...Roja Morazán.
Du sang fier qui est la nôtre...Du sang rouge de Morazán.

III
Esta noche tan alta,
tan larga, aclara por tu causa
en la garganta.

Ce soir si élevé, si long, s´éclaircit
pour défendre ta cause dans la gorge.
Hermano de Honduras,
hermana de Tegucigalpa
cantamos tu victoria con fuego de Alba.

Mon frère de Honduras,
ma soeur de Tegucigalpa,
nous célébrons ta victoire par une chanson de feu de l`aube.
Tú has venido de otro tiempo a agregarle al himno la estrofa perdida.
Tu es venu d`un temps lointain pour ajouter à l`hymne son strophe perdue.
Pues historia es lo que forjas en la Honduras de mi Idea. Tus piedras
son verdades invictas que hoy suenan en mis letras. Río de alma fuerte.

car c`est de l`histoire ce que tu forges pour le Honduras de mes Idées.
Tes cailloux sont des vérités invaincues qui résonnent aujourd´hui
dans mes lettres. Rivière de fort esprit.
¡Que el Chimborazo te dé aguante y puntería.
¡Y que al soplar imprima a tu bandera otra estrella!

Que le Chimborazo t`encourage et t`aide à atteindre la cible!
Que le soufflement ajoute une nouvelle étoile à ton drapeau!
IV
Es 5 de julio...¡Bolívar te cuida!
Hermano, hermana ha llegado la hora
¡ Mortal es la oligarquía !...
Mortal su Prensa, su Iglesia.
Mortal el traidor y su doctrina.

C´est le 5 juillet...Bolivar te protège!
Mon frère, ma soeur, c´est le moment.
L`oligarchie est mortelle !
Sa Presse et son Église sont mortelles.
Le traître et sa doctrine sont mortels.
¡Suena la hora del pueblo,
el Cristo está en las trincheras!

C`est le temps du peuple
et Christ est dans les barricades!
¡Que venza la patria, pues, que venza!
Tu suerte será la nuestra!

con Zelaya nuestro retorno histórico:
La patrie obtiendra la victoire!
Ton sort sera notre sort!
en compagnie de Zelaya, notre retour historique:
¡Esta noche tan alta, tan larga, aclara por tu causa
mi hermano
en la garganta
un 5 de julio

Cuando la patria está de vuelta!
Ce soir si élevé, si long, s´éclarcit pour défendre ta cause
Mon frère
dans la gorge...
le 5 juillet...
Quand la patrie retourne!



Freddy Ñañez
Red Nacional de Escritores de Venezuela
Cercle d´Écrivains de Vénézuela
Torredetimon@gmail.com
Traduction: Vercin





samedi 24 octobre 2009

LES ÉTOILES DU PEUPLE



Les cinq étoiles qui ornent le drapeau du pays hondurien
sont des symboles superbes qui encouragent le peuple
à conjuguer les verbes: marcher, songer, aimer et résister.
Vas-y, chante ton hymne, ta belle chanson d`amour
qui cite la France, peuple hondurien, le vrai peuple,
celui de Morazán et des étoiles du ciel centraméricain !
Peuple de Froylan, le poète, et de l`enfer des rébellions
faites par des traîtres.
Peuple du Honduras, notre frère, ton histoire est la nôtre.
Tu écris tes propres vers irréguliers que tu as voulu mettre
à l`aide d`un homme honnête,
ton vrai Président constitutionnel, qui s`appelle Manuel,
oui, Manuel Zelaya, un puissant éleveur qui porte un chapeau
et une moustache gaillards;
il est un visionnaire, éloigné de la colère, généreux,
fruit des fruits des illusions auparavant perdues
car il incarne tes fables campagnardes, ce fils d`Olancho.
Tu résistes, quelques mois après le coup d`État,
et tu le sais faire bien, démuni de pistolets,
mais plein de sincerité pour réclamer la fin
de la dictature ignoble, opprobe, qui t`oppresse
en niant, effrontée, tes principes sacrés.
Pendant ce temps ta voix douce est devenue un orage
d`éclairs blessants sans tonerre
et ton esprit de fer et d`étoiles bleu clair
ont illuminé l`humanité.


Vercin

vendredi 23 octobre 2009

LE TRÉPAS SUR LE PAVÉ

Il est six heures, le jour tombe,
la grande ville se parie de ses lumières fascinantes...
un long, long serpent montre aussi son éclat
fait de phares rouges et blancs allumés par l`essence.
Les versants deviennent sombres sans hâte,
l`air se rafraîchit à travers les soupirs des plantes,
et la mort, elle, toujours là-bas,
ancrée dans l`esprit de cette vallée de larmes,
de bonheur et de smog,
se réjouit plus fortement, de nouveau,
en dessinant méchamment un sourire froid
et macabre sur ses lèvres d`acier de balles,
de couteaux, de poignards, atteints d`une répulsion
qui a été blessée par la haine, elle même.
Pressez le pas, les habitants, allez chez vous !,
il est tard, le soir finit, la nuit commence
les rues presque désertes nous parlent du péril
dans l`atmosphère de silence.
Il est normal d`avoir peur devant la crainte
du trépas qui ne discrimine pas;
on le sent, il est partout ce personnage meurtrier
sorti des trous noirs des temps anciens,
des temps absurdes du néant humain
que la solitude, profonde, a tourmenté
avec acharnement depuis toujours.


Vercin

MEIRA

Meira,
je me rappelle de tes yeux
car je les ai vus une fois,
ce jour là,
à la bibliothèque qui porte ton nom,
ce refuge de silence, d`air conditionné,
de livres, d` ordinateurs,
que tu as sauvé des griffes obsédées
du délire néolibéral.
Ta chevelure était d`un noir brillant
et tu avais un vetêment léger
pour supporter la chaleur,
j`ai oublié sa couleur,
mais pas celle de tes yeux,
obscurs, presque éteints, libanais.
Ce serait plus tard que je lirais
tes vers patiemment
pour y rencontrer le sifflement
des rossignols que tu entendais
assise dans la terrasse
et je rêverais d`une mer grise et moche
que je connaissais bien,
la tienne et la mienne,
dont les eaux avalaient lentement
le soleil rougeâtre de ces tropiques
tristes, joyeux, âpres,
qui t`ont vu naître,
poétesse maître de la nostalgie,
de paroles subtiles,
et de l`amour lourd qui est parti
un jour vers les larmes
qui se sont logées
dans ton coeur marin et sablonneux.
Où que tu te trouves tu continues à aimer
et à dessiner des vagues
dans ta mémoire de plages et de miroirs cassés
pleins de mélancolie intime, éternelle,
assoiffée et fragile,
aux sentiments touchés par le courant d`air frais
des Alizées de décembre,
de janvier, de février et de mars.



Vercin

mercredi 21 octobre 2009

ART POÉTIQUE: LA PAROLE

On est d`accord;
on admet pour une fois que vous, les poètes,
avez raison; vous dîtes la vérité:
oui, les mots s´épuisent,
ils empoisonent tout ce qu´ils touchent.
On peut dire que vous avez eu du succès,
que vous avez atteint le but, que vous avez trouvé
les bonnes réponses;
on peut admettre qu`il y a des mots métalliques
qui finissent par tuer quelqu`un s´ils
tombent du haut
et qu`il y a des mots en forme de cendres
qui explosent comme la poudre,
il y a d`autres mots qui sont comme les fleurs
qui perdent leur fraîcheur un jour
-comme celles de ces vers double face qui sont
utiles pour les promesses et pour les vases-,
il y en a d`autres qu`on sent, on touche et on regarde;
il y a des mots de lessive et des mots de parfum
et il y a le mot "silence".
On peut admettre, finalement, qu`il y a des mots
comme le mot "caravane" ou le mot "ombre",
sans parler du célèbre mot "ombre".
On s`approche des limites,
les mots sont des mots,les poètes,
et je n`y peux rien faire pour vous aider.


Darío Jaramillo Agudelo
Traduction: Vercin

dimanche 18 octobre 2009

QUELQUES COMMENTAIRES


Je profite de l`occasion pour inviter les amis qui parlent espagnol à visiter mon nouveau blog:
www.lacomarcadelinsomnio.blogspot.com

jeudi 15 octobre 2009

MESSAGE DE SOLIDARITÉ



Honduras,
nous marchons avec toi
et avec ta cause de liberté
qui dépasse la vérité de l`univers
habité par les rêveurs
qui t`aiment bien.
...Nous avons appris à t`aimer.

EPILOGUE EN ROUGE

Tes mains,
Des copines des miennes,
Me caresseraient
En rompant
Une inertie à l`air mou
Logée dans les entrailles
Avant la faim

Chaque fois que tu me cherches
Guidé par ta bouche
Qui goûte poitrine à poitrine les doutes
De la mémoire

Ou qui mord dans mes hanches
Des désirs refoulés,

Un arôme épais de frontières,
Un arôme d´épices primitives
Arriveront dans mon estomac
Pour ronger
L´assoupissement d´un peuple

Ainsi, mon ami ou mon obsession,
Nous pourrions mieux entendre
Le chant du coq


Ubaldina Díaz
Traduction: Vercin

mercredi 7 octobre 2009

PHRASE

La science rencontrera
des difficultés éternelles,
mais elle ne pourra pas
donner des réponses éternelles

JE QUITTE CET AMOUR ICI

Je quitte cet amour ici
pour que le vent
le mette en miettes
et le porte avec lui
en lui faisant marcher
sur terre.

Je ne veux pas avoir
sa dague sur ma poitrine
ni son lent
serrement
d`épines sur le front
de mes rêves.

Que mes yeux le regardent
après être devenu un nuage,
l`air d`avril,
l`ombre d`une hirondelle
dans les miroirs fragiles
de la mer...!

Pluie tremblante
qui se répète sans cesse sur les arbres.

Peut être un jour, toi,
qui n`as pas su
garder dans les mains
sa joie parfaite,
verras son visage dans un parfum
ou dans la mort soudaine d`une rose.


Meira Delmar
Traduction: Vercin

mardi 6 octobre 2009

LA FIÈVRE DE LA TERRE

Des étangs jaunes et verts peu profonds,
des rivières sèches ou débordées;
le fleuve, les alouettes, les joncs.
Un ciel sans visage rechauffé par les rayons
d`un soleil de plomb, lourd, accablant,
qui tombe sur les sillons marins.
Ce nord bouillant a un caractère aquatique
et ses eaux mêlent les saveurs
des racines des arbres que les iguanes quittent
pour aller s`enfoncer dans les cannes
qui leur offrent le gîte.
C`est la fièvre qui brûle la terre,
c`est l`ardeur qui illumine la fournaise épaisse
dont l`air de braises embrasse le fer de la canicule;
des gouttes de sueur, des vapeurs humides,
de la poussière aride.
Grosse chaleur de nuages ou des espaces blancs de mirage;
la matière, les insectes, les habitants de nouveaux
et des anciens marécages couverts de regards d`oubli
et des cris sourds sur les plages,
te prient un peu de pitié cet été, cet hiver, cette année,
pour une fois, s´il te plaît.


Vercin

vendredi 2 octobre 2009

PHRASE

On n`est jamais trop vieux
pour apprendre
et écouter de bons conseils

jeudi 24 septembre 2009

AUTRE PRÉSENCE




Maintenant, nous sommes unis
pour toujours.
Qu´importe si tu es parti
où si la porte
ne s´ouvre plus
pour attendre tes pas,
qu´importe si les mains
qui me rencontrent
ne frôlent pas les tiennes.
Tu marches avec moi,
tu vas et tu viens avec moi,
et à travers mes yeux
tu regardes la mer
qui se laisse couler
dans le soleil couchant.
La nuit tu entends le vent
qui passe en faisant trembler
les fenêtres,
et tu me suis constamment
à travers la sombre contrée
de l´imsomnie.
Ta présence revêtue
cède le pas
à ton absence perdue
qui m´accompagne.

Meira Delmar
Traduction: Vercin

PHRASE

Le destin mêle
les cartes
et nous jouons

MICHEL STROGOFF

Ah ! Si tout le monde avait la même croyance à l´honneur,
la même croyance à l´effort que ce courrier du czar
qui traverse les champs !

Il ne se plaint jamais, il dissimule sa soif,
il peut marcher pendant des heures et des heures
sous le soleil brûlant.

Il sait faire face à la mort qui fait partie de la vie,
il maîtrise ses émotions pour parvenir à ses fins.

Il semble avoir du sang de géants dans ses veines sibériennes.
Il semble pouvoir aller plus loin sur la steppe envahie
par les hordes de Féofar.

Le hasard a voulut qu´il ait perdu son cheval
à cause des balles des Tartares,
mais au nom de la Russie il garde encore son espoir
et il ne tord pas les mains.

C´est Michel Stroggoff, le messager qui porte la lettre
qu´il doit remettre à Irkoustk,
son courage est de roc et son coeur et noble et pur.

La cruauté fait la rage dans le pays steppique,
alors qu´il passe l´Obi à la nage
comme si ses bras étaient magiques.

Il sait aimer avec douceur et tenir sa parole,
et s´il doit supporter la douleur
il peut jouer très bien son rôle.

Qu´il est fort son esprit !
Il marche, bien qu´il soit presque anéanti.

Il se perd dans la berge et son ombre disparaît,
il doit s´orienter sans hésiter, Tomsk est déjà près,
il doit l´esquiver.

Les camps tartares sont partout... Quel sera le futur ?
Il veut mener à bien sa tâche. Pour le moment
il convient qu´il se cache.

La Mère Russie est en danger...les hameaux brûlent...
Quel enfer !
L´angoisse se fait sentir car le trépas arrive
pour démeurer sur les rives des cours gris de la contrée
frappée sans pitié.

Plutôt vaillant que bruyant, le courrier du czar avance...
On sent le roussie ! Il faut agir !
Le courrier du czar avance... On entend les luttes...
Ne vous fiez pas des apparences, Son Altesse, le grand-duc !
Ah ! Si tout le monde avait la même croyance à l´honneur,
la même croyance à l´effort que ce Michel Strogoff,
les coeurs des hommes seraient d´or et non pas de pierre silex !



Vercin

PHRASE

La vie est trop courte
pour se consacrer à
détester quelqu´un
Regina Brett

dimanche 20 septembre 2009

LE CHAT


Avec une impatience grandissante j´attends
que la ville tombe en décadence
une fois pour toutes
dans un repos fragile propice
et presque coupable
joué à peine par les grillons du présage
dont les tremblements parcourent leurs tempes
au rythme des astres qui scintillent
et me rendent furtif
alors que je m´aventure, humble et ému,
à traverser les passages inédits
et les coins les plus intimes de la veille
pour arriver au rendez-vous quotidien et singulier
avec l´éternelle surprise de la nuit imaginaire.

Le chat !




Leo Castillo

Traduction: Vercin




PHRASE

Tout le bien que tu feras
te sera rendu 100 fois

ADÈLE

Dans ces coins non vus du temps
et de l´espace du mouvement
une vague énorme d´écume d´instinct
s´est établie dans tes viscères
en entraînant l´attachement à un être humain.
Tu t´es sentie mouillée et ton regard
s´est mis à voir la puissance
de la conscience de plaisir et de malheur.
Charles, prénom maudit pour toi;
des eaux pénibles.
La vapeur du mystère de ces eaux
qui t´ont frappé dedans ont causé
en même temps la mort de ton bon sens.
Adèle, Adèle Hugo;
ce serait beau d´être aimé comme cela,
pourrait-on se dire à n´importe quel moment.
Ta peine, inconsolable, n´a pas compris
pourquoi un grand amour vécu
devait mourir dans les cahots
d´un vieux sentier sans horizon possible.
Cette brûlure ivre qui incinère les âmes éprises
qui nagent dans le chagrin aigu,
tu l´as sentie passionnée, démésurée...
Pour y être exposé il ne faut qu´être en vie,
on pourrait dire.
Que ta passion repose en paix, Adèle,
à l´infini.


Vercin

PHRASE


L´homme n´est rien
qu´un jonc qui tremble
au vent

phrase d´un poème de Victor Hugo

vendredi 4 septembre 2009

L`ANCIENNE GAULE


Ancienne Gaule
envahie par les Romains,
foyer de bien des paroles
et du bon vin;
les Francs y sont arrivés un jour
et lui ont donné
un nom de mythe d`argent:
la France.
Berceau de Clovis,
de Pépin Le Jeune
et de Charles Martel,
qui a vaincu les sarrasins
près de Poitiers.
Champ de pommes
de Charlemagne,
plus tard un territoire de fiefs...
les clairs de lune...
les batailles de Jean d`Arc...
Saint Barthélémy,
horrible nuit
d`angoisse et de cris.
Là-bas, les rois ont fait construir
les plus beaux palais
où ils ont donné
les meilleurs banquets.
...Rousseau, Voltaire,
l`Illustration, Napoléon...
1830...1848: des rébellions;
1851: Napoléon III,
le coup d`état.
L`Indochine, l`industrialisation,
les vers et les romans de Hugo.
L`Algérie, la Patrie,
la philosophie, la vie,
la Sorbonne,
l`esprit des hommes.
Baudelaire, Malraux,
Rimbaud, Malherbe,
et tous les maîtres maudits du verbe.
La guerre de nouveau:
de la tristesse
et de la douleur,
le froid, les nazis,
les alliés, les maquis,
l`occupation, la libération,
les nouvelles chansons,
Charles De Gaulle.
...Sartre, Simone de Beauvoir,
Saint-Exupéry, Camus.
Mai 68, les minijupes,
Édith Piaf, Yves-Saint Laurent,
les week-ends sur la plage,
les feuilles mortes.
Brigitte Bardot,
l`avion Concorde, le TGV;
Adjani, Reno, Depardieu,
dans ces bons films à la télé.
Le tunnel sous-marin,
l`Arc de la Défense,
la monnaie commune,
Zinédine Zidane, le rap,
le rock, les libres tribunes.
La Coupe du Monde,
la France profonde
sous le verglas en hiver.
Sigolène, Sarkozy,
Carla Bruni;
une nouvelle grève de trains;
le sourire des mimes,
les regards qui s`allument
dans la Tour Eiffel...
et au fond...le Sacré Coeur
et le soleil couchant.
Ancienne Gaule
envahie par les arômes
de l`air du temps,
franche, lumineuse,
fraîche comme les fraises
dans la grange...
Ces fleurs du bien sont pour elle.
Vercin

PHRASE

"Plaisir d`amour ne dure qu`un moment,
chagrin d`amour dure toute la vie"

PARTIR

Partir c`est mourir un peu,
dit un poème,
mais c`est aussi
prendre de l`haleine,
vivre de nouveau,
rouvrir les routes
cachées dans le brouillard
du bon espoir.

Partir c`est respirer,
c`est retenir l`air aspiré,
c`est l`exhaler.

Partons à l`aventure
de continuer,
de ne pas nous arrêter !

Partons, partons, oui,
sans rien porter avec nous,
sauf nos poèmes !
Partons ce soir même,
encore une fois,
n`importe comment !

Le monde nous attend !

Vercin

mercredi 2 septembre 2009

PHRASE

Souris et le monde
sourit avec toi.
Pleure et tu pleures
tout seul

mardi 1 septembre 2009

LE ROYAUME DES SALAMANDRES

Au royaume des salamandres
le ciel n`a pas de trous,
il n`y a pas de fous,
le soleil ne tappe pas fort
et c`est toujours l`Âge d`Or.
Ces salamandres sont jaunes
tachées de vert très clair
ce qui laisse voir leurs coeurs.
Elles n`avalent pas des vers,
mais elles récitent des poèmes
et elles se nourrissent des soupirs
des gouttelettes sur la grève.
Dans ce royaume sans falaises
il n`y a pas de pierres précieuses
ni de métaux sous la terre;
les craintes sont de papier
pour les doubler et les mouiller,
mais aussi pour les lancer
dans l`air saturé de douceur
où elles tendent à s`estomper.

Ces salamandres magnifiques
ont toujours leurs pattes
-petites et humides- sur terre.
Et pourtant, elles peuvent rêver
et elles le font,
presque tout le temps éveillées
pour profiter des rayons
d`un astre roi modéré
qui fait briller les souhaits.
Dans leur royaume
les salamandres ne sécrètent pas du vénin,
elles n`en ont pas besoin;
elles ne tombent jamais
des murs ni des parois
car ces ouvrages y sont absents.
Elles aiment jouer à cache-cache
sous la bruine transparente
et elles ne peuvent pas
perdre leur temps
car celui-ci s`est perdu une fois
à cause d`une salamandre sorcière,
inconnue, qui a découvert
la formule pour aimer pour toujours
passionnément
sans demander rien en retour.


Vercin

PHRASE

Fais toujours de ton mieux
et ouvre ton parapluie
pour que les critiques
acerbes tombent sur lui
et pas sur toi

dimanche 30 août 2009

PHRASE

Le pain est comme
l`amour, il ne fatigue
jamais

LE SILENCE ET L`ESPOIR



C`était le pays qui devait montrer le chemin,
éclaircir le bois noir, défricher le terrain,
ouvrir les voies du continent.
Mais on a voulu tué son espoir
et les voix qui étaient libres
comme le vent
sont tombées peu à peu,
l`une après l`autre -presque toutes-
dans le silence.
C´était le pays qui devait montrer le chemin.
Mais une nuit on y a commencé a vénérer
des dieux de pierre et d`argile
qui ont proposé une paix fragile
fondée sur des rêves d`ailleurs
et des armes à feu,
C´était le pays qui devait montrer le chemin.
Peut être un jour doré, un matin...
Vercin

CITATION

"
¨On ne voit bien qu´avec le coeur.
L`essentiel est invisible pour les yeux"


Mots du renard dans Le Petit Prince

DE LA PROSE ( MICHEL STROGOFF )


Le roman ¨Michel Strogoff ¨de Jules Verne apparaît dans une liste qui contient les noms des meilleurs livres écrits à travers l`histoire. Michel Strogoff est une oeuvre pleine d`aventures où le personnage principal est un courrier du czar qui a une mission importante à accomplir. Il doit traverser la Russie invahie par des soldats tartares pour pouvoir remettre une lettre en main propre au grand-duc russe à Irkoutsk. Je suis en train de lire ce roman fascinant qui offre des descriptions sur l` ancienne Russie Impériale et sur les moeurs des peuples de la Sibérie. Je recommande cette lecture où il y a un peu de tout: des intrigues, des émotions mêlées et des stratégies de guerre. Voilà un fragment que j`ai sorti de mon livre. (Michel Strogoff traverse ici une région difficile qui s`appelle la Baraba). Vercin



...¨En hiver lorsque le froid a solidifié tout ce qui est liquide, lorsque la neige a nivelé le sol et condensé les miasmes, les traîneaux peuvent facilement et impunément glisser sur la croûte durcie de la Baraba. Les chasseurs fréquentent assidûment alors que la giboyeuse contrée, à la poursuite des martres, des zibelines et de ces précieux renards dont la fourrure est si recherchée. Mais , pendant l`été, le marais redevient fangeux, pestilentiel, impraticable même, lorsque le niveau des eaux est trop élevé.

Michel Strogoff lança son cheval au milieu d`une prairie tourbeuse, que ne revêtait plus ce gazon demi-ras de la steppe, dont les immenses troupeaux sibériens se nourrissent exclusivement. Ce n´était plus la prairie sans limites, mais une sorte d`une immense taillis de végétaux arborescents.

Le gazon s`élevait alors à cinq ou six pieds de hauteur, L`herbe avait fait place aux plantes marécageuses, auxquelles l`humidité, aidée de la chaleur estivale, donnait des proportions gigantesques. C`étaient principalement des joncs et des butomes, qui formaient un réseau inextricable, un impénetrable treillis, parsemé de mille fleurs, remarquables par la vivacité de leurs couleurs, entre lesquelles brillaient des lis et des iris, dont les parfums se mêlaient aux buées chaudes qui s`évaporaient du sol.

Michel Strogoff galoppant entre ces taillis de joncs, n´était plus visible des marais qui bordaient la route. Les grandes herbes montaient plus haut que lui, et son passage n´était marqué que par le vol d`innombrables oiseaux aquatiques, qui se levaient sur la lisière du chemin et s`éparpillaient par groupes criards dans les profondeurs du ciel¨...

samedi 29 août 2009

PHRASE

Quelquefois le chemin
qui mène à la liberté
est long, difficile
et plein d ´épines...

PHRASE

Pour que l´art soit détruit

il faudrait donc commencer à

détruire le coeur humain

LES AMOUREUX



Comme sur la photo de Robert Doisneau,
ils s´embrassent sur la bouche
dans une rue de Paris
et une dame qui passe
les regarde et rougit.
Un monsieur qui traverse
le Boulevard Saint Germain
voit aussi qu´ils s´embrassent,
pris par les mains.
C´est la vie au printemps,
au mois de mai fleuri,
un jour brillant
où l´amour se répand
sur les brins d´herbe des parcs.
À Marais, sur les ponts,
dans le Quartier Latin,
les amants se regardent
dans les yeux bleus ou bruns.
Quelques gouttes froides glissent
sur l´église de Saint Sulpice
et les couples se frôlent
en ouvrant les parapluies.
Qu´elle est charmante cette vision
des embrassades et des chansons
jouées par les accordéonistes
qui accompagnent les fleuristes
pour rendre hommage
à l´instant suprême
où les amants se touchent
en murmurant ´Je t´aime´
dans les eaux de la Seine,
sous les ponts et partout,
le jour comme la nuit,
à Paris !
Ah... l´amour !
Vercin

mercredi 26 août 2009

CITATION


Tout s`arrange dans la vie,
même mal
Alfred Capus

DEMAIN DÈS L`AUBE




Demain, dès l`aube, à l`heure où blanchit la campagne,

je partirai. Vois-tu, je sais que tu m`attends.

J`irai par la forêt, j`irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.


Je marcherai, les yeux fixés sur mes pensées,

sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


Je ne regarderai ni l`or du soir qui tombe,

ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

et quand j`arriverai, je mettrai sur ta tombe

un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.



Victor Hugo

Recueil Les Contemplations

CITATION


"Seul celui qui est heureux
peut répandre le bonheur
autour de lui "

Paulo Coelho

mardi 25 août 2009

CITATION

"Rien ne se fait

sans un peu d`enthousiasme"

Voltaire

LES BOTTES



Les bottes venues de loin
foulent déjà les dalles de ce balcon forgé de fer rouillé
baigné par deux océans fort bleus et oubliés.
Ce sont des bottes hautes et noires,
très bien cirées, reluisantes,
qui ont une allure arrogante.
Elles sont venues rejoindre
leurs régiments amis,
leurs grands alliés du sud
dont les bottes polies
trébuchent sur les arbres
et écrasent les feuilles mortes
qui sont tombées en hiver,
à peine hier,
sans jamais avoir vu les hommes en paix
ni la lumière des jours de l`été.
Vercin

POÈME

CITATION


"Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable

plutôt que de condamner un innocent"

Voltaire

DE LA PROSE...( DES NOTES SONORES ET LITTÉRAIRES )



On vient de publier le livre ´La Guajira en la Obra de García Márquez´ -La Guajira dans l`Oeuvre de García Márquez- de Víctor Bravo Mendoza (Icono Editorial) , où l`on explique l`influence musicale de ce département colombien sur les histoires de l´écrivain qui a gagné le Prix Nobel en 1982.
La Guajira est citée dans Cents Ans de Solitude et c est le lieu d´où sont originaires Ursula Iguarán et son mari. Ce département a été le berceau d`un grand nombre de compositeurs et de musiciens qui ont mis de la poésie pour la chanter plus tard dans leurs mélodies ´vallenatas´

García Márquez -GM- dit que Cents Ans de Solitude n`est qu`une chanson de ´vallenato´qu`il a su inscrire sur 100 pages. La musique de ¨vallenatos¨ est celle que l`on joue au rythme de la ¨guacharaca¨, du tambour et de l`accordéon et dont le représentant le plus légendaire est Francisco-L`Homme.
Dans le livre de Víctor Bravo Mendoza on parle de la grande passion que GM éprouve pour la musique en générale: les ¨vallenatos¨, la musique classique, les Beatles, les ¨merengues¨dominicains, et les ¨mambos¨cubains. Dans ce même livre on cite une phrase intéressante de GM qui fait allusion à son amour pour l´art des notes musicales: ¨ Je préfère
la musique aux autres manifestations artistiques, y compris la littérature¨.
Les grand-parents de GM étaient originaires de la petite ville de Riohacha, la capitale de la Guajira, par où -d`après quelques-uns- serait entré pour la première fois dans la Colombie l`accordéon européen.

Les chansons de ¨vallenatos¨-aujourd´hui tout-à-fait liées à l`accordéon- ont été au début les chants des ouvriers agricoles du nord du pays qui sont devenus peu à peu des troubadours annonçant les nouvelles des villages de la région.
L`image poétique et folklorique de Francisco-l`Homme comme musicien voyageur et symbole de la culture de ¨vallenatos¨ apparaît dans Cents Ans de Solitude, le chef-d`oeuvre de GM que
l`on peut lire dans presque toutes les langues modernes. Voilà un fragment de sa version en français:

...Quelques mois plus tard revint Francisco-l`Homme, vieillard de presque deux cents ans qui avait roulé sa bosse de par le monde et passait fréquemment par Macondo, chantant des airs de sa composition. Francisco-l`Homme y relatait avec force des événements survenus dans les villages qui jalonnaient son itinéraire, depuis Manaure jusqu`aux confins du marigot, de sorte que si on avait un message à envoyer ou une nouvelle à faire connaître, on lui donnait deux centavos pour qu`il les mît à son répertoire. C`est ainsi qu`Ursula appris la mort de sa mère, par une coïncidance, une nuit qu`elle écoutait ces chants dans l`espoir d`y trouver quelque chose à propos de son fils José Arcadio. Francisco-l`Homme, ainsi appelé parce qu´il avait vaincu le diable dans un concours de chants improvisés, et dont personne ne sut jamais le véritable nom, avait disparu de Macondo pendant la peste de l`insomnie, et sans prévenir, une nuit, refit son apparition dans l`établissement de Catarino. Tout le village s`en vint l´écouter pour être au courant de ce qui s´était passé dans le monde. Cette fois, il était revenu accompagné d`une femme si grosse qu`il fallait quatre Indiens pour la transporter dans son fauteuil à bascule, tandis qu`une mulâtresse à peine nubile, l´air désamparé, la protégeait du soleil avec un parapluie. Aureliano, cette nuit là, se rendit jusque chez Catarino. Il trouva Francisco-l`Homme, comme un caméléon tout d`un bloc, assis au milieu d`un cercle de curieux. Il chantait les nouvelles de sa vieille voix désaccordée, s`accompagnant sur le même accordéon archaïque que lui avait offert Sir Walter Raleigh en Guyane, tout en battant la mesure de ses longs pieds de grand marcheur gercés par le nitre. Face à la porte du fond par où entraient et sortaient quelques hommes, siégeait et s`éventait en silence la matrone au fauteuil à bascule. Catarino, une rose en feutre sur l`oreille, vendait à l`assemblée des bols de guarapo, et profitait de l`occasion pour s`approcher des hommes et leur mettre la main là où il ne fallait pas. Au milieu de la nuit, la chaleur était devenue insupportable. Aureliano prêta l`oreille aux nouvelles jusqu`à la fin sans en trouver aucune qui intéressât sa famille. Il se disposait à rentrer chez lui quand la matrone lui fit un signe de la main.
¨Entre donc, toi aussi¨, lui dit-elle. Ça ne coûte que vingt centavos¨.

Le vrai Francisco-l´Homme a été un homme appelé Francisco Rada, plutôt connu comme Pacho Rada. Il est mort ancien à Santa Marta il y a quelques années. Une ancienne camarade d´études de l`Université del Atlántico a eu l`opportunité de le connaître. Le grand musicien voyageur qui a inspiré l`imagination de GM a été un personage sorti des entrailles de l`essence populaire, qui recevait les visiteurs dans la salle de sa maison ou dans la terrasse en leur offrant quelque chose à boire pour supporter la chaleur.

Vercin









dimanche 23 août 2009

PHRASE


L` épine d`aujourd`hui

sera la rose de demain

MOURIR



Mourir n`est pas rester
les mains calmes
comme des bateaux inutiles
à mes côtés
ni avoir dans les yeux,
derrière l`ombre des paupières
l`image du dernier paysage
qui se plonge dans lui même.

Mourir n`est pas me sentir fixe
sur le sol obscur
alors que la nuit secoue
ses grappes de lucères,
que la mer profonde
berce les bateaux et les poissons,
et que le vent pousse les étés,
les automnes et les printemps.

C`est autre chose mourir !

C`est dire ton nom
encore et encore dans le brouillard
sans que tu tournes ton visage
vers le mien,
c`est cela mourir !
et c`est être loin de toi quand tu dis
´l`après-midi vole sur les roses
tel des ailes d`or´.

Mourir c`est effacer
les chemins de retour
et arriver mes yeux pleins de larmes
dans un pays sans nous
et c`est aussi savoir que mon coeur
continue à demander inutilement
pour ta mélancolie.

C`est autre chose mourir !


Meira Delmar

Traduction: Vercin

CITATION


"Un lion mort ne vaut pas
un moucheron qui respire"

Voltaire

LES CHANSONS SONT INTERDITES DANS L`USINE-

C`est nous, les habitants de l`usine,
qui pouvons dire qu`elle est l`enfer;
ses fenêtres ne laissent pas voir la mer
et ses portes ne laissent pas entrer les jeux.
L`usine est une vieille maison
qui a des choses perdues,
quand le vent y pénètre il siffle
dans l`espace qui sépare les épines et le soir.
Si on y va la nuit, si on y va le matin,
on ne voit pas la différence.
Dans l`usine, la lumière et le noir sont égaux.
Quelquefois nous avons voulu quitter ce lieu,
mais cette envie devient un danger
qui finit par fondre nos épées.
Les choses sont interdites dans cet endroit
et lire un livre n`est pas permis dans ses coins.
L`usine est ma nuit.
Malgré elle, je vis.
Mais elle est le tourment
qui me dit que je suis encore vivant.
Malgré tout, malgré cela,
je continue à inscrire mes rêves
sur ses murs noirs.

Roberto Nuñez Pérez
Traduction: Vercin

CITATION


"L`ÉCRITURE EST LA PEINTURE

DE LA VOIX"


Voltaire

PRÉSENCE DANS L`OUBLI

(Merci Meira pour nous laisser voir ton âme et pour nous aider à comprendre la vie).



Ton visage n´existe plus dans ma mémoire
Maintenant, tu n`es qu`un souvenir
de cet après-midi doré où le printemps
a fait une pause et s`est mis à lire
quelques vers avec nous.
Toi, tu es aussi cette mélancolie acharnée et légère
dont les pas marchent dans mon coeur.
Tu es cette mélancolie qui pour si peu
n`est pas mélancolique
Jadis, ton visage et tes paroles étaient à moi
mais aujourd`hui, j`ignore où ils se trouvent,
où ils se cachent
Maintenant, tu n`es qu`un fait, un détail
dans mon esprit: un jour, un livre,
une lente promenade en compagnie d`une étoile,
et quelquefois, -à de rares occasions-, le silence
qui pose ses yeux mornes, presque aveugles,
sur moi, n´importe où dans l`air...
Je sais bien que tu es au délà de mes limites,
que tu n`es plus ni la voix ni l`écho...
mais si tu remontes le cours de mon sang,
toi, -fantôme banal-, tu finis par arriver
jusqu`à mes rêves.
Je veux te regarder, mais ce que je peux voir,
tout au plus, c`est cet après-midi doré
dont je viens de te parler.
C`est le même après-midi qui portait un clocher
dans ses mains, et qui avait une douceur sensible
dans notre sympathie mutuelle...
Ton visage n`existe plus,
toi non plus.

Meira Delmar

Traduction: Vercin

CITATION


"Je ne suis pas d`accord avec vos idées
mais je battrai jusqu`à mort pour que
vous poussiez les exprimer"


Voltaire