
Vos marques sont encore présentes
dans les sillons de la terre que vous avez foulée,
dans les hauteurs qui dominent les vallées,
les plaines et les forêts;
dans le regard de ceux qui vous précédent,
dans les versants humides et dans les pentes raides;
et dans l`air,
sur la côte Caraïbe du nord,
sur la façade maritime du sud;
aussi dans l`intérieur semé d`agrumes,
et sur les bords de l`Ulúa et de l`Aguán,
entourés de ce vert bananier chatoyant
qui lacère l`esprit
quand on profane les fruits.
Vos gestes, il est clair qu`ils restent
dans ce col cloisonné de feu américain
qui est le pays hondurien,
où même la grive rêve
sous ce grand ciel couvert de gros nuages
chargés d`averses refoulées
qui cherchent à se faire dégager
pour nous montrer
l`éclat d`une atmosphère dorée
qui saura supporter sans hésiter
les coups des lâches.
Vos voix, elles ont encore là-bas
et elles guident les pas des gens qui marchent
et qui laissent partout leurs fières empreintes
profondément fixées sur les chemins
que le peuple a choisi pour arriver, content,
à la frontière nicaraguayenne
où Mel l`attend avec sa troupe fidèle.
Vos cris récupérés du temps,
restent aussi présents,
ils résonnent fort à Catacamas,
dans les douces collines du Copán,
à Dalí, à Manto, à Comayagua,
dans les cordons dunaires et dans les îles:
Guanaja, Barbaretas ou Rouatán,
aussi dans les récifs qui ornent la mer
et à Corquín, à Erandique, à Yuscarán.
Et finalement, vos noms, ils vivent
dans la mémoire des gens,
dans les nouvelles histoires.
Noms d`un futur brillant.
Mots légendaires, loyaux,
Mots de victoire, noms forts.
Noms de Lempira et de Morazán.
Vercin