samedi 24 octobre 2009

LES ÉTOILES DU PEUPLE



Les cinq étoiles qui ornent le drapeau du pays hondurien
sont des symboles superbes qui encouragent le peuple
à conjuguer les verbes: marcher, songer, aimer et résister.
Vas-y, chante ton hymne, ta belle chanson d`amour
qui cite la France, peuple hondurien, le vrai peuple,
celui de Morazán et des étoiles du ciel centraméricain !
Peuple de Froylan, le poète, et de l`enfer des rébellions
faites par des traîtres.
Peuple du Honduras, notre frère, ton histoire est la nôtre.
Tu écris tes propres vers irréguliers que tu as voulu mettre
à l`aide d`un homme honnête,
ton vrai Président constitutionnel, qui s`appelle Manuel,
oui, Manuel Zelaya, un puissant éleveur qui porte un chapeau
et une moustache gaillards;
il est un visionnaire, éloigné de la colère, généreux,
fruit des fruits des illusions auparavant perdues
car il incarne tes fables campagnardes, ce fils d`Olancho.
Tu résistes, quelques mois après le coup d`État,
et tu le sais faire bien, démuni de pistolets,
mais plein de sincerité pour réclamer la fin
de la dictature ignoble, opprobe, qui t`oppresse
en niant, effrontée, tes principes sacrés.
Pendant ce temps ta voix douce est devenue un orage
d`éclairs blessants sans tonerre
et ton esprit de fer et d`étoiles bleu clair
ont illuminé l`humanité.


Vercin

vendredi 23 octobre 2009

LE TRÉPAS SUR LE PAVÉ

Il est six heures, le jour tombe,
la grande ville se parie de ses lumières fascinantes...
un long, long serpent montre aussi son éclat
fait de phares rouges et blancs allumés par l`essence.
Les versants deviennent sombres sans hâte,
l`air se rafraîchit à travers les soupirs des plantes,
et la mort, elle, toujours là-bas,
ancrée dans l`esprit de cette vallée de larmes,
de bonheur et de smog,
se réjouit plus fortement, de nouveau,
en dessinant méchamment un sourire froid
et macabre sur ses lèvres d`acier de balles,
de couteaux, de poignards, atteints d`une répulsion
qui a été blessée par la haine, elle même.
Pressez le pas, les habitants, allez chez vous !,
il est tard, le soir finit, la nuit commence
les rues presque désertes nous parlent du péril
dans l`atmosphère de silence.
Il est normal d`avoir peur devant la crainte
du trépas qui ne discrimine pas;
on le sent, il est partout ce personnage meurtrier
sorti des trous noirs des temps anciens,
des temps absurdes du néant humain
que la solitude, profonde, a tourmenté
avec acharnement depuis toujours.


Vercin

MEIRA

Meira,
je me rappelle de tes yeux
car je les ai vus une fois,
ce jour là,
à la bibliothèque qui porte ton nom,
ce refuge de silence, d`air conditionné,
de livres, d` ordinateurs,
que tu as sauvé des griffes obsédées
du délire néolibéral.
Ta chevelure était d`un noir brillant
et tu avais un vetêment léger
pour supporter la chaleur,
j`ai oublié sa couleur,
mais pas celle de tes yeux,
obscurs, presque éteints, libanais.
Ce serait plus tard que je lirais
tes vers patiemment
pour y rencontrer le sifflement
des rossignols que tu entendais
assise dans la terrasse
et je rêverais d`une mer grise et moche
que je connaissais bien,
la tienne et la mienne,
dont les eaux avalaient lentement
le soleil rougeâtre de ces tropiques
tristes, joyeux, âpres,
qui t`ont vu naître,
poétesse maître de la nostalgie,
de paroles subtiles,
et de l`amour lourd qui est parti
un jour vers les larmes
qui se sont logées
dans ton coeur marin et sablonneux.
Où que tu te trouves tu continues à aimer
et à dessiner des vagues
dans ta mémoire de plages et de miroirs cassés
pleins de mélancolie intime, éternelle,
assoiffée et fragile,
aux sentiments touchés par le courant d`air frais
des Alizées de décembre,
de janvier, de février et de mars.



Vercin

mercredi 21 octobre 2009

ART POÉTIQUE: LA PAROLE

On est d`accord;
on admet pour une fois que vous, les poètes,
avez raison; vous dîtes la vérité:
oui, les mots s´épuisent,
ils empoisonent tout ce qu´ils touchent.
On peut dire que vous avez eu du succès,
que vous avez atteint le but, que vous avez trouvé
les bonnes réponses;
on peut admettre qu`il y a des mots métalliques
qui finissent par tuer quelqu`un s´ils
tombent du haut
et qu`il y a des mots en forme de cendres
qui explosent comme la poudre,
il y a d`autres mots qui sont comme les fleurs
qui perdent leur fraîcheur un jour
-comme celles de ces vers double face qui sont
utiles pour les promesses et pour les vases-,
il y en a d`autres qu`on sent, on touche et on regarde;
il y a des mots de lessive et des mots de parfum
et il y a le mot "silence".
On peut admettre, finalement, qu`il y a des mots
comme le mot "caravane" ou le mot "ombre",
sans parler du célèbre mot "ombre".
On s`approche des limites,
les mots sont des mots,les poètes,
et je n`y peux rien faire pour vous aider.


Darío Jaramillo Agudelo
Traduction: Vercin

dimanche 18 octobre 2009

QUELQUES COMMENTAIRES


Je profite de l`occasion pour inviter les amis qui parlent espagnol à visiter mon nouveau blog:
www.lacomarcadelinsomnio.blogspot.com

jeudi 15 octobre 2009

MESSAGE DE SOLIDARITÉ



Honduras,
nous marchons avec toi
et avec ta cause de liberté
qui dépasse la vérité de l`univers
habité par les rêveurs
qui t`aiment bien.
...Nous avons appris à t`aimer.

EPILOGUE EN ROUGE

Tes mains,
Des copines des miennes,
Me caresseraient
En rompant
Une inertie à l`air mou
Logée dans les entrailles
Avant la faim

Chaque fois que tu me cherches
Guidé par ta bouche
Qui goûte poitrine à poitrine les doutes
De la mémoire

Ou qui mord dans mes hanches
Des désirs refoulés,

Un arôme épais de frontières,
Un arôme d´épices primitives
Arriveront dans mon estomac
Pour ronger
L´assoupissement d´un peuple

Ainsi, mon ami ou mon obsession,
Nous pourrions mieux entendre
Le chant du coq


Ubaldina Díaz
Traduction: Vercin

mercredi 7 octobre 2009

PHRASE

La science rencontrera
des difficultés éternelles,
mais elle ne pourra pas
donner des réponses éternelles

JE QUITTE CET AMOUR ICI

Je quitte cet amour ici
pour que le vent
le mette en miettes
et le porte avec lui
en lui faisant marcher
sur terre.

Je ne veux pas avoir
sa dague sur ma poitrine
ni son lent
serrement
d`épines sur le front
de mes rêves.

Que mes yeux le regardent
après être devenu un nuage,
l`air d`avril,
l`ombre d`une hirondelle
dans les miroirs fragiles
de la mer...!

Pluie tremblante
qui se répète sans cesse sur les arbres.

Peut être un jour, toi,
qui n`as pas su
garder dans les mains
sa joie parfaite,
verras son visage dans un parfum
ou dans la mort soudaine d`une rose.


Meira Delmar
Traduction: Vercin

mardi 6 octobre 2009

LA FIÈVRE DE LA TERRE

Des étangs jaunes et verts peu profonds,
des rivières sèches ou débordées;
le fleuve, les alouettes, les joncs.
Un ciel sans visage rechauffé par les rayons
d`un soleil de plomb, lourd, accablant,
qui tombe sur les sillons marins.
Ce nord bouillant a un caractère aquatique
et ses eaux mêlent les saveurs
des racines des arbres que les iguanes quittent
pour aller s`enfoncer dans les cannes
qui leur offrent le gîte.
C`est la fièvre qui brûle la terre,
c`est l`ardeur qui illumine la fournaise épaisse
dont l`air de braises embrasse le fer de la canicule;
des gouttes de sueur, des vapeurs humides,
de la poussière aride.
Grosse chaleur de nuages ou des espaces blancs de mirage;
la matière, les insectes, les habitants de nouveaux
et des anciens marécages couverts de regards d`oubli
et des cris sourds sur les plages,
te prient un peu de pitié cet été, cet hiver, cette année,
pour une fois, s´il te plaît.


Vercin

vendredi 2 octobre 2009

PHRASE

On n`est jamais trop vieux
pour apprendre
et écouter de bons conseils